Depuis l’Antiquité, la reproduction la plus fidèle possible de la nature est l’une des principales préoccupations de la peinture. Dans l’art du XXe siècle, aucun mouvement n’a poursuivi cette compétition avec la réalité de manière aussi programmatique que le photoréalisme américain. En réaction à l'expressionnisme abstrait, des artistes tels que Richard Estes, Audrey Flack, Ralph Goings et Ron Kleemann se sont tournés vers une peinture figurative qui, par sa précision et sa puissance visuelle, devait rivaliser avec le médium photographique. Des motifs banals de la vie quotidienne américaine sont devenus la marque de fabrique de ces peintres très ambitieux, qui situaient le pouvoir des images non pas dans le sujet lui-même, mais dans sa reproduction étonnamment illusionniste. À travers plus de 70 chefs-d'œuvre sélectionnés, l’exposition retrace l’évolution de ce courant artistique, également connu sous le nom d’hyperréalisme, des années 1960 à nos jours.
Parmi les nombreux prêteurs internationaux figurent notamment le Museo nacional Thyssen-Bornemisza de Madrid et le Whitney Museum of American Art de New York. L’exposition présente des œuvres de plus de 20 artistes, dont John Baeder, Robert Bechtle, Charles Bell, Roberto Bernardi, Tom Blackwell, Robert Cottingham, Don Eddy, Richard Estes, Audrey Flack, Ben Johnson, Ralph Goings, Richard McLean, Malcolm Morley, Ron Kleemann, Karin Kneffel, Gerhard Richter, Raphaella Spence et Craig Wylie.
Simon Hantaï (1922–2008) compte parmi les représentants les plus importants de la peinture moderne d’après-guerre. En 1948, l’artiste hongrois émigre à Paris, où il évolue rapidement dans le milieu de l’avant-garde montante. Après une première phase surréaliste, il se tourne, dans les années 1950, vers la peinture informelle et se confronte en même temps de manière intensive à l’œuvre de Jackson Pollock. L’année 1960 marque un tournant dans le travail de Hantaï : à partir de ce moment, il concentre ses recherches radicalement expérimentales sur le « pliage comme méthode » – des œuvres dans lesquelles il couvre la toile pliée de peinture à l’huile ou acrylique afin de faire surgir des motifs lumineux et colorés issus du hasard. En 1980, Hantaï reçoit le Grand Prix National des Arts Plastiques ; deux ans plus tard, il représente son pays d’adoption à la Biennale de Venise. Avec une quarantaine d’œuvres, parfois monumentales, couvrant quatre décennies de création, l’exposition de Baden-Baden propose un aperçu riche et nuancé de la puissance picturale de Hantaï et met en lumière sa contribution exceptionnelle à l’abstraction internationale d’après-guerre, célébrée ici comme une fête sensuelle et vibrante de la couleur.
Parmi les nombreux prêteurs figurent, entre autres, le Musée d’art contemporain de Bordeaux, la Fondation Gandur pour l’Art, Genève, la Fondation Louis Vuitton, le Musée d’art moderne de Paris ainsi que le Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Étienne.
Une exposition du Museum Frieder Burda, Baden-Baden. Avec le soutien exceptionnel des Archives Simon Hantaï, Paris.